La visite de travail du roi et de la reine en Occitanie et dans sa capitale, Toulouse, s'inscrit dans le cadre de l'Année économique franco-néerlandaise, lancée lors de la visite d'État du président Macron aux Pays-Bas en 2023. Dans le cadre de cette année spéciale, une soixantaine d'événements sont organisés aux Pays-Bas et en France afin de mettre en relation les entreprises, les institutions scientifiques et les autorités locales. « Tout au long de l'année, l'accent est mis sur la coopération économique entre nos deux pays », explique l'ambassadeur. « Nous montrons les domaines dans lesquels nous collaborons déjà et ceux dans lesquels de nouveaux partenariats sont possibles. »

Le couple royal visitera le siège social de la société aérospatiale Airbus et la ferme urbaine Domaine de Candie, qui utilise des robots agricoles. Une mission économique composée de représentants d'environ 80 entreprises, institutions scientifiques et autorités locales se déroulera en marge de la visite de travail.

Qu'est-ce qui rend la relation avec la France si importante?

« La situation incertaine dans le monde – sur le plan politique et économique, mais aussi en matière de sécurité – rend plus important que jamais le renforcement de nos relations avec nos partenaires européens. La France, qui est pour ainsi dire notre voisine, figure parmi les plus importants d'entre eux. Les Pays-Bas collaborent étroitement avec la France dans tous les domaines possibles – politique, économique et culturel, mais aussi au niveau international au sein de l'UE et de l'OTAN. De plus, la France est notre troisième partenaire commercial. Nos échanges bilatéraux s'élèvent à environ 100 milliards d'euros. Nous exportons beaucoup plus vers la France que vers des pays comme la Chine ou les États-Unis. »

La France compte 18 régions différentes. Pourquoi l'Occitanie?

« L'Occitanie réunit bon nombre des thèmes également présents dans le partenariat plus large entre les Pays-Bas et la France. Elle offre d'innombrables possibilités de croissance. La région fait des progrès considérables dans le développement de technologies de pointe, notamment la robotique, les satellites et les drones destinés à l'agriculture. Cela permet une gestion précise des cultures, une réduction de l'utilisation des pesticides et une amélioration des rendements.

Toulouse est également la capitale européenne de l'aéronautique et de l'aérospatiale. La ville abrite le siège d'Airbus, l'agence spatiale française CNES et plus de 1 000 entreprises liées à ce secteur. Toutes sortes d'entreprises basées aux Pays-Bas fournissent des pièces et des matériaux à Airbus. Tout cela génère des centaines de millions d'euros de revenus et des milliers d'emplois. Nous voulons continuer à développer cela dans les années à venir. L'armée de l'air royale néerlandaise utilise également divers systèmes d'armes produits par Airbus et a récemment commandé de nouveaux hélicoptères à cette entreprise.

La situation géographique de l'Occitanie, entre l'océan Atlantique et la mer Méditerranée, offre également un grand potentiel pour la production d'énergie offshore. La France utilise depuis longtemps beaucoup d'énergie nucléaire, mais souhaite augmenter ses investissements dans les énergies renouvelables, en particulier les parcs éoliens terrestres et offshore. La France a déjà fait de grands progrès dans ce domaine, et les entreprises et les instituts de recherche néerlandais peuvent apporter une contribution précieuse dans ce secteur.
 

 

Comment l'ambassade s'est-elle préparée à cette visite de travail?

« Au cours des derniers mois, nous avons travaillé en étroite collaboration avec la Maison royale et le Service d'information du gouvernement afin d'élaborer un programme qui donne une bonne image du partenariat entre les Pays-Bas et la France. Un exemple en est la visite du roi et de la reine au siège d'Airbus, où ils assisteront à la construction d'un Airbus A350. Ce modèle d'avion plus silencieux sera utilisé par KLM à partir de 2027. Ils visiteront également une ferme urbaine dans la banlieue de Toulouse, qui utilise des robots intégrant à la fois des technologies néerlandaises et françaises.

Chaque détail a été soigneusement planifié : de l'arrivée du couple royal au transport et aux visites d'entreprises. C'est un travail énorme, mais qui en vaut la peine. Ce type de visite peut donner un véritable coup de pouce aux relations entre les pays et les régions, ainsi qu'entre les entreprises. Ce n'est pas un hasard si plus de 100 entreprises et institutions scientifiques ont demandé à participer à la mission économique. 

La visite de travail est la première étape de la feuille de route avec l'Occitanie. Quel est l'objectif de ce plan par étapes?

L'Occitanie est la deuxième région française avec laquelle les Pays-Bas ont élaboré une feuille de route détaillant les projets de collaboration dans divers domaines pour les années à venir, allant de la coopération économique aux partenariats linguistiques et culturels. La feuille de route s'appuie sur le Pacte d'innovation signé lors de la visite du président Macron aux Pays-Bas en 2023, dans lequel les deux pays ont convenu d'approfondir leur coopération dans des secteurs en croissance tels que l'énergie, les transports durables, l'agroalimentaire et les technologies, notamment le quantique, l'IA et les semi-conducteurs. Plus de 90 entreprises et institutions scientifiques y participent désormais. »

Avez-vous des conseils à donner aux entreprises et organisations d'Occitanie qui souhaitent travailler avec des partenaires néerlandais ?

De nombreux partenariats existent déjà dans certains domaines, mais beaucoup d'entreprises françaises considèrent encore les Pays-Bas comme un pays lointain, au nord. Or, ce n'est pas si loin, et les différences culturelles ne sont pas si grandes. Mon conseil est donc le suivant : prenez le train, familiarisez-vous avec les secteurs d'activité aux Pays-Bas et allez voir par vous-mêmes.